Le journal de Jules Mouquet a été
entièrement retranscrit par Tiffany Mouquet.
Parti d’Aubigny-en-Artois où sa famille réside depuis plusieurs
générations, il échappe de justesse à la guerre de 14-18, est affecté au 72ème
régiment d’infanterie stationné à Amiens, puis participe aux travaux des champs
dans le Santerre, l’armée étant réquisitionnée pour venir en aide aux
agriculteurs sur une terre dévastée. Il est ensuite envoyé au Levant, au Liban
et en Syrie, sur le « Théâtre des opérations extérieurs », selon le
terme consacré. La durée du service militaire est alors de deux ans et demi.
6 décembre 1920 : Depuis quelques temps déjà, il y avait
encore assez souvent des désignés pour partir au T.O.E, soit au Maroc, en
orient ou au Levant. Ainsi, je n’étais pas trop surpris dès qu’on m’a dit que
j’étais désigné pour partir au T.O.E.
Nous travaillerons principalement sur
la partie du texte relative à ce service militaire loin de la France. Le carnet original de
cette période a été perdu ; Jules Mouquet réécrit ses souvenirs postérieurement,
en 1922, alors qu’il est rentré à Aubigny. Ce sont des notes très courtes qui
touchent au quotidien, à l’ambiance, aux paysages. Les références à l’Histoire
ou à la politique y sont maigres, d’où la nécessité d’apporter au texte un
complément d’information qui l’éclaire et le mette en perspective.
L'infirmerie de Damas, 10 août 1921 |
L’alerte du 24 juin
Vers midi – je faisais la sieste – roupillais – Alerte du sergent infirmier
– Réveil en sursaut – désigné comme infirmier pour la colonne – sac complet –
médicaments – 3 jours de vivres – pistolet automatique – A 1 heure, tous parti
au secours de Gouraud – Toute vitesse vers Tuneitra – Chaleur terrible – Fusils
mitrailleurs chargés avant et arrière – Vers 4 heures, pause de 15 minutes près
d’un lac – Nombreuses petites tortues – Route affreuse – Vu Gouraud près de
Tuneitra vers 6 heures – Le général nous explique l’attentat dont il a été
victime en revenant de visiter une tribu
près du lac de Tibériade, près de la frontière de Palestine – attaqué par des
bédouins, partisans de l’émir Fayçal et déguisés en policier Syriens – Général
Gouraud montre sa manche traversée par une balle – heureusement qu’il était
manchot – un lieutenant tué et plusieurs blessés – auto criblée de balles.
Personnage espiègle et curieux, Jules
Mouquet se fait envoyer un appareil photo depuis la France. Une partie des
photos qu’il a pu faire sont parvenues jusqu’à Tiffany Mouquet. Elles seront
projetées, mises en regard des descriptions données dans le texte. De même, les
cartes postales envoyées à la famille qui questionnent parfois le texte du
journal, en donnent une autre lecture.
La jeune femme pourra croire, un
temps, à une apparition de son arrière-grand-père et entamer un dialogue avec
lui.
Pour lire l'intégralité du texte des carnets, cliquez sur le lien ci-dessous. La période en Syrie et au Liban va de la page 18 à la page 26 :
https://docs.google.com/open?id=0B885bnAlvuNAZVpDT2hhVW5BRTg
Pages des carnets
https://docs.google.com/open?id=0B885bnAlvuNAZVpDT2hhVW5BRTg
Premier jour de répétition, découverte du texte des carnets
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