Souvenirs de Syrie
De
Valérie Jallais et Tiffany Mouquet
Retranscription des carnets de
Jules Mouquet : Tiffany Mouquet
Mise en scène : Valérie
Jallais
Création vidéo ; régie des
caméras et vidjing : Mathieu KrimCréation lumières ; régie lumières et son : Miguel Acoulon
Création musicale et sonore : Christine Moreau
Avec :
Mathieu Krim, Tiffany Mouquet, Christine "Zef" Moreau, Frédéric Tellier
Conception du projet
et scénario :
Le projet se construit à partir
d'un élément central existant : les carnets, photos et cartes postales de
Jules Mouquet qui nous raconte comment il échappe de justesse à la guerre 14-18
et part finalement faire son service militaire en Syrie, en 1921.
Pour donner à entendre ce
témoignage, notre scénario met en scène une jeune femme qui a décidé de
fabriquer un pilote d’émission pour la télévision. « Carnets de
famille » fera appel aux téléspectateurs pour présenter des documents
hérités de la transmission familiale. La jeune femme s’est auto-désignée pour
servir de cobaye : elle assumera le rôle du téléspectateur porteur des
documents familiaux, tout en s’improvisant présentatrice. Elle n’a cependant
aucune connaissance technique, aucune relation dans le milieu.
Pour l’assister, elle a recruté
qui elle pouvait… Une copine chanteuse pour faire la présentatrice (Le rôle est interprété par Christine "Zef" Moreau). A la recherche d'un technicien, elle a passé une petite
annonce. Celui qui s'est présenté, le seul, est un personnage en marge, un peu
décalé, un amateur qui va trouver là le moyen de s'impliquer dans une société
qu'il n'a jamais très bien compris (Le rôle est interprété par Mathieu Krim).
Croyant bien faire, il a lui-même
recruté, sans que sa « patronne » le sache, un comédien au chômage,
un copain, pour interpréter le rôle de l'arrière-grand-père (Le rôle est interprété par Frédéric Tellier). Celui-ci accepte,
il a toujours rêvé d’être Lawrence d’Arabie, et Lawrence, c'est bien la même
histoire, celle du partage du Proche-Orient entre la France et l’Angleterre à
l’issue de la Première Guerre
Mondiale. Tempérament fantasque et appliqué, il a bien préparé son rôle et
connaît bien l’Histoire de cette période.
Le spectacle met donc en scène la
fabrication artisanale de cette émission où rien ne se passe tout à fait comme
sa conceptrice l'avait prévu. Le public est invité à participer au tournage en
direct de ce pilote. Il est intégré dans le jeu.
Texte
puzzle pour spectacle multimédia :
Dans
son contenu, ce projet prolonge les territoires de recherches de La Lune Bleue :
transmission des histoires familiales, suites de la Grande Guerre ,
histoire coloniale de la France ,
rapports entre la France ,
l’Occident et le monde Arabe. La forme du carnet autobiographique, comme celle
d’une écriture qui questionne nos héritages, rejoint également l’axe de la
parole intime et du témoignage privilégié ces dernières années par la compagnie.
Au-delà de ce qui se joue entre les personnages
et des accidents que connaîtra leur entreprise commune, le contenu du spectacle
– texte et vidéo – s’élabore à partir de trois grands sujets qui développent
chacun leur propre mode d’expression : le parcours de Jules Mouquet, la
transmission de l’histoire familiale et ses implications dans le présent,
l’Histoire.
Scénographie,
dispositif vidéo et place de l’image
La scénographie du spectacle donne à voir le plateau télé,
avec un dispositif de petits écrans et une vidéoprojection, en arrière fond. Le
spectateur doit avoir l’impression de vivre en direct la réalisation de cette
émission.
La technique est à vue. Le technicien vidéo, comme le
régisseur son et lumière, sont des personnages. Le plateau organise des zones
de jeu définies par le cadrage des caméras – ces zones sont « décorées –
et, au pourtour, un espace « technique » à la construction plus
chaotique.
Le texte du journal est
interprété, face caméra, face public, par le personnage du comédien. En parallèle, le personnage de la
jeune femme raconte comment les documents de son arrière-grand-père lui ont été
transmis. Au fil de l’émission, elle nous livre une part de son intimité.
Sur les écrans, le tournage en direct de l’émission, avec
trois caméras - c'est une émission avec peu de moyens - alterne avec la
projection d’images et de courts reportages. L’option
qui s’est dégagée des premières séances de travail est de partir de la mémoire
- les carnets de Jules Mouquet - pour faire surgir l'image documentaire
et donc des fragments de réalité, dans ce qui est à l'origine un récit intime.
Une progression s’opère dans le contenu de ces fragments, allant de reportages
historiques avec images d'archives, à des interviews, réalisées pour les besoins
de la pièce, de témoins d'aujourd'hui sur la question syrienne. Il s'agira
ainsi de retranscrire le parcours de l'animatrice qui, partant d'un intérêt
pour la vie de son aïeul, a été amenée, au fil de la préparation de l’émission,
à s'interroger sur l'actualité et sur son propre positionnement.
L'une des caméras, une caméra stylo, sera directement manipulée par les personnages de l'animatrice et du comédien. Elle donnera à voir une image grand angle, crue, non traitée et sans effets, qui surgira en contrepoint des images bien cadrées que nous avons l’habitude de voir dans les émissions télévisées. Notre parti pris étant de mettre en scène une émission un peu décalée, il s'agira, tout en ayant recours au langage télévisuel classique, d'y introduire des éléments plus iconoclastes.
Pour télécharger le dossier de présentation du spectacle, cliquez sur le lien ci-dessous :
https://docs.google.com/open?id=0B885bnAlvuNAS01VZXlmTFY1clU
Premier jour de répétition ! Improvisations...
Essais de scénographie, samedi 16 mars. Le cadre derrière le petit plateau sera un peu plus large et un peu plus haut. Des télévisions seront placées dans les cadres en métal de chaque côté du cadre central.
Le petit plateau doit, bien sûr, être habillé !
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